Les dents de la sagesse

Au commencement, nous voulons parler de la naissance du désir, à l'âge où la conscience de ce désir s'éveille, à l’âge où l'on commence à se penser.
Parler donc de l'adolescence.
Parler donc de métamorphoses : qu'est-ce que changer ?
Parler de la douleur de se sentir exilé dans son propre corps, dans son propre être.
Rire de ces douleurs – qui passent ? -, de la complexité de tout cela.
Explorer les territoires de l'intimité ; avec la plus grande liberté, la plus grande joie possibles, à travers l'histoire d'une jeune fille particulière, qui, peut-être, nous ressemble.
Jouer à refaire le film, à inventer des épisodes parallèles.
Ecrire le trouble de cette période passée mais aussi ses échos présents ; écrire, entre ces deux temps, la distance qui grandit.
Peindre le portrait d’un être dans son entier, entre journal intime contemporain et mythe antique, récit factuel et fantasme débridé ; cheminer dans ses paysages mentaux comme en un pays étrange mais familier.
Jouer : tâcher de faire de cela de la poésie et du rire.
Jouer avec des objets, c'est la possibilité de mettre le propos à distance, de poser une image fixe puis d'en explorer les variantes, de poser une hypothèse puis de faire table rase.
Comme dans les contes, dans les mythes, à l'objet revient la charge de dire l'indicible, ce que l'on ne veut, ne peut nommer.
Une pierre sera mon cœur, sera mon corps ; je serai cette pierre, agrégat de matières, que je porte comme un trésor.
Que sera-t-elle d’autre ?